Marion Douet, édité par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Une partie des gains financiers du nucléaire va servir à financer la transition énergétique en France, a annoncé samedi Jean-Marc Ayrault lors du discours de clôture de la IIe conférence environnementale.

"Nous mobiliserons également une partie des gains financiers perçus sur le parc nucléaire existant", a dit le Premier ministre au sujet des moyens de financer la transition énergétique voulue par le gouvernement. "Pendant toute la durée de vie restante de nos centrales, et tout en assurant bien sûr une sécurité maximale, notre parc nucléaire sera mis à contribution, sans rupture d'approvisionnement", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Les centrales nucléaires, au fur et à mesure de leur amortissement, dégagent des surplus financiers qui seront utilisés pour financer la rénovation thermique des logements et les énergies renouvelables, indique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.

Cette disposition sera inscrite dans la loi de transition énergétique présentée en 2014 mais le montant des sommes dégagées n'est pas encore déterminé, ajoute-t-on.

La ministre écologiste Cécile Duflot a salué l'initiative de faire contribuer la "rente nucléaire" au financement de nouvelles énergies.

"Le Premier ministre a très clairement dit que l'ensemble des dispositifs seraient mis à contribution, dont ce qu'on appelle la rente nucléaire. Je crois que beaucoup attendaient effectivement qu'on puisse dire sur quoi va s'appuyer le financement des énergies renouvelables", a-t-elle dit.

La contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui figure dans la facture d'énergie des ménages, est actuellement le seul outil de financement des tarifs de soutien aux énergies renouvelables. Contacté par Reuters, EDF, opérateur des 58 réacteurs français en activité, n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette information.

L'Etat est actionnaire à 84% d'EDF.