Source: Simon Diotte - Université de Montréal

Pour une première fois, une étude menée par Marie-Élise Parent, professeure à l'INRS-Institut Armand-Frappier et professeure associée au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal, établit un lien entre la pollution causée par les véhicules et le cancer de la prostate.

Selon les résultats de cette recherche, le risque de cancer de la prostate, le cancer le plus répandu chez les hommes au Canada, augmente de 47 % pour chaque hausse du niveau d'exposition de cinq parties par milliard de dioxyde d'azote, un marqueur des polluants produits par les moteurs à combustion. Un résultat que la chercheuse elle-même qualifie de surprenant.

Pour effectuer cette recherche, Mme Parent et son équipe ont constitué deux groupes. Le premier était formé de 803 personnes, âgées de 75 ans et moins, qui ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate et habitant sur l'île de Montréal. Le second groupe comptait 969 personnes en bonne santé et résidant sur l'île. Avec les adresses des participants, on a pu étudier la corrélation entre leur lieu de résidence et le degré de pollution atmosphérique environnante, qui a été mesuré en 2005 et 2006 par une équipe de l'Université McGill dirigée par le chercheur Mark Goldberg.

La pollution atmosphérique provoquée par les véhicules contient des produits chimiques potentiellement cancérogènes. Ces produits chimiques pourraient entraîner aussi des changements hormonaux, d'où leur effet indirect potentiel sur le cancer de la prostate. Mme Parent a présenté son étude au colloque sur les maladies chroniques, organisé par l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal.