Avec AFP - PLANETE - Planter des arbres ou fertiliser les océans ne servira à rien si on émet toujours autant de CO2...

Rien ne sert de jouer les apprentis sorciers: manipuler artificiellement le climat pour lutter contre le réchauffement, une piste étudiée de plus en plus sérieusement, ne nous sera pas d'un grand secours si nous continuons à émettre toujours plus de CO2, selon une étude parue mardi dans la revue Nature Communications.

Ainsi, planter des forêts pour «capturer» davantage de dioxyde de carbone, «fertiliser» les océans avec du fer pour améliorer l'absorption du CO2 par le phytoplancton, disperser des particules dans l'atmosphère pour empêcher une partie des rayons solaires de réchauffer la planète... Des chercheurs de Kiel (Allemagne) ont simulé l'efficacité potentielle mais aussi les effets secondaires possibles de ces technologies de «géo-ingénierie» dans un monde qui continuerait en parallèle à émettre toujours plus de gaz à effet de serre (GES).

Individuellement ou combinées, les techniques sont inefficaces

«Même mises en œuvre de façon continue et à des échelles aussi larges qu'il semble possible, toutes les méthodes sont, individuellement, relativement inefficaces avec des réductions limitées du réchauffement ou ont des effets secondaires potentiellement sévères», jugent les auteurs. Une étude récente a par exemple montré que la dispersion de particules dans l'atmosphère, visant à imiter le mécanisme à l'œuvre lors d'une éruption volcanique, pourrait perturber significativement le régime des pluies tropicales.

Même combinées, ces technologies n'empêcheraient pas, selon la simulation, un réchauffement de la température moyenne en surface excédant largement 2°C.  Ces conclusions montrent, selon les chercheurs, que nous ne devons «pas dépendre des technologies de géo-ingénierie pour éviter le réchauffement futur et que la réduction des émissions de CO2 est probablement le moyen le plus efficace» pour contrer le changement climatique. Dans un commentaire, Tim Kruger, chercheur à l'Université d'Oxford (Grande-Bretagne), salue une «contribution utile», tout en soulignant la nécessité d'autres études pour tester par exemple l'efficacité des technologies de séquestration et de stockage du carbone.