Selon une nouvelle étude, une salive pauvre en amylase, qui sert à digérer les sucres lents, serait liée à une augmentation des risques de l'obésité. Cette découverte pourrait permettre de développer de nouvelles formes de prévention et de traitement de la maladie.

Une équipe internationale de chercheurs a découvert que les personnes dont la salive est pauvre en amylase, une enzyme qui sert à digérer les sucres complexes, multiplie les risques d'obésité. Selon les estimations de 2008 de l'Organisation mondiale de la santé, le surpoids concerne 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus, parmi lesquelles plus de 200 millions d'hommes et près 300 millions de femmes sont obèses.

Les personnes ayant un faible nombre de copies du gène de l'amylase salivaire auraient un risque multiplié par 10 de devenir obèses, selon les chercheurs du CNRS, Institut Pasteur de Lille et de l'Imperial college London, dont l'étude a été publiée par la revue Nature Genetics. Plus exactement, chaque copie en moins correspond à 20% de risques d'obésité en plus.

Un facteur génétique

L'amylase est essentielle pour digérer l'amidon, soit les sucres lents présents dans les céréales, le pain, les pâtes, les riz, les pommes de terre et les légumes secs. Sans cette enzyme, la mastication des aliments et la digestion partielle dans la bouche pourrait déclencher un effet hormonal qui influence la satiété, et la mauvaise digestion des sucres lents pourrait modifier la flore intestinale et entrainer l'obésité et le diabète, d'après les hypothèses émises par les scientifiques.

Cette étude alimente la recherche sur les facteurs génétiques responsables de l'obésité. Environ 5% des personnes obèses sont en effet porteuses d'une mutation des gènes responsables de l'appétit. Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle vision de la prévention et du traitement de l'obésité.