Source: Communiqué de Presse de l'EPFL

Avec des services pointant à plus de 200 km/heure et des frappes qui s'en approchent, les joueurs de tennis professionnels évoluent dans un environnement qui nécessite une perception visuelle hors du commun. Des chercheurs du Laboratoire de psychophysique de l'EPFL (Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne) ont soumis des joueurs de tennis, des triathlètes et des non-athlètes à une série de tests afin de déterminer si les premiers possèdent des capacités de base leur permettant de traiter les informations visuelles différemment et avec plus d'efficacité que ceux qui ne pratiquent pas de sports de raquettes.

Des études antérieures, portant sur les facultés cognitives des joueurs de tennis professionnels dans le contexte de leur sport, ont démontré qu'ils sont systématiquement plus rapides et précis que des amateurs en matière d'anticipation et de prise de décision. L'étude menée à l'EPFL va plus loin, en se concentrant essentiellement sur des tâches de perception visuelle simples, accomplies en dehors du contexte du tennis. Les chercheurs ont conçu sept tests permettant d'appréhender les capacités visuelles de base, auxquels ils ont soumis des joueurs professionnels, mais également des triathlètes, dont la pratique sportive n'est pas très exigeante du point de vue visuel, et des non-athlètes afin de s'assurer que toute différence éventuelle serait liée au tennis et non au sport ou à la condition physique en général.

Les résultats de cette étude, parus le 11 juin dans le journal PLoS, ont montré que les professionnels du tennis faisaient mieux que les triathlètes et les non-athlètes concernant les tâches de traitement temporel, mais que leur attention n'était pas meilleure. En réduisant ainsi des tâches complexes en des composants de perception visuelle plus simples, les capacités de traitement visuel spécifiques qui sous-tendent les performances supérieures des joueurs de tennis peuvent être identifiées et davantage explorées. Jouer au tennis améliore-t-il le traitement temporel ou les joueurs possèdent-ils cela de manière innée? La performance peut-elle généralement être améliorée grâce à un entraînement visuel, sans nécessairement jouer au tennis? Les chercheurs voient d'abord ces résultats comme le point de départ d'autres études à venir, qui permettraient de traiter ces questions.